J’étais tranquille j’étais pénard

En pleine répétition

Le type a surgi de nulle part

Fraîchement élu au canton

Et y s’est approché de moi

Et y m’a regardé comme ça

« T’es un artiste, mon poussin ?

Tu tombes bien !

On veut faire un nouveau Zenith

Mais on veut pas aller trop vite

On veut des conseils avisés

De técnicos spécialisés

Pour faire tout bien et fonctionnel

Moi j’y ai dit « bof, la flemme »

À g’noux y m’a supplié

J’ai dit « Arrête ton char »

M’a promis 3 cachets

J’ai cédé à son désespoir

J’étais tranquille, j’étais pénard

-J’écrivais ma pièce

Le type a surgi en costard

Comme tous les élus de son espèce

Et y s’est approché de moi

Et y m’a regardé comme ça

T’es un comique, ma bique ?

C’est bien pratique

Moi j’cherche justement des artistes

C’est tell'ment chouette que ça existe

Je te paye cash pour cet été

Pour dix-huit dates, nourri logé 

Je te paye même un repas chaud

Moi je lui dis « Hou la, mollo! »

M’a fait un premier chèque

J’y ai dit j’m’en bats les steaks

Y m'l’a donné en blanc

J’lui ai dit : « Aaaaallez, je prends ! »

J’était tranquille, j’étais pénard

J’m’actualisais sur Pôle Emploi

L’type a surgi sans crier gare

C’était bien son troisième mandat

S’est arrêté d’vant mon ordi

Et m’a r’gardé avec envie

« J’ai un p’tit théâtre à gérer

Pas compliqué

Je parie que tu t’y connais

En programmation d’artistes doués

Tu voudrais pas t’en occuper ?

Le budget est illimité

T’invites les meilleurs de l’année

Moi j’lui dis « Moué… pas motivé…. »

M’a dit « J’passe le balai

À la fin de chaque soirée »

M’a un peu fait pitié

Alors j’ai accepté

Quand à la fin d’une chanson

Tu t’retrouves plein de propositions

De tous les élus du canton

Pour que tu viennes jouer à Redon

Tu t’dis que vraiment, la culture

C’est quand même une valeur sûre

Et qu’si t’étais pas si fainéant

T’aurais sûr’ment bien plus d’argent

Erreur de morale ! 

Quand à la fin d’un rêve très con

Tu redeviens artiste maudit

Tu r’prends ta d’mande de subvention

Pour quémander quelques radis

Si l'Azerbaïdjan n'était pas là

Vous seriez tous en Arménie

Attablés autour d'un repas

Ou à vous faire un câlin au lit

Bien sûr les années ont passé

Les frontières se sont dessinées

Est-ce une raison pour oublier

Qu'avant il n'y avait que des prés ? 

Un gars venu de la Russie

Qui se foutait de ses voisins

Est v'nu semer la zizanie

Parmi ceux qui n'demandaient rien

Bien sûr les années ont passé

On est dev'nus Européens

Il n'y a plus d'animosité

Que de l'amour pour notre prochain

Si l'Azerbaïdjan n'avait rien fait

Ce s'rait un autre pays voisin

Qui vomirait sa vanité

Au détriment de ses gamins

Goguette de Rémi Duquenne & Marie Quilly

Faut sortir les poubelles

C'est bête, j’me sens pas fait pour ça

C’est pas que j’suis rebelle

Ce job, il est pas fait pour moi

Surtout l’odeur

Tout ça m’écœure

Les miennes, elles puent si fort

Que les voisins se plaignent

C’est vrai qu’ça sent la mort

C’en est tout un poème

Si je pouvais tout sous-traiter

Si je savais les supporter

Je serais peinard

Je traînerais au bar

Toute ma vie serait plus sympa

Et au moins, putain

J’y penserais pas

Faut sortir les poubelles

Les miennes aussi

Je n’aime vraiment pas ça

Moi, j’ai vomi

Faudrait de l'eau d'Javel

L'odeur ne part pas...

Pour parfumer tout ça

Sens-moi les doigts

Oh, cette odeur !

Tout ça m’écœure

Si je pouvais tout sous-traiter

Dans tous les cas, compte pas sur moi

Si je savais les supprimer

Ne rêve pas

On serait... peinards

Démerde-toi

Plus jamais… de sac noir

Ça j'aime !

Toute une vie, sans puer des doigts 

Plus rien...

C’est sûr on va se débrouiller

Si t'as une idée j’suis avec toi

Il suffit juste de s’en cogner

OK pour ça

On sera peinard

Oh oui, tu crois ?

On traînera au bar

Toute la nuit ?

Toute la vie ! Ce s'ra plus sympa

Et enfin… On s’en foutra !

Elle était maquillée

Comme bon lui semblait

Toi t'appelles ça d'la provoc'

Bah non, non, non, non.

Elle avait décidé

De ne pas s'épiler

Toi ça t'a fait un choc

Nous on s'en moque !

Si on en fait un peu trop

Et qu'on blesse votre égo

Regardez peut-être ailleurs

Que votre intérieur

Y'a pas que vot' petit cul

Qu'a le droit d'être velu

On fait c'qu'on veut d'notre peau

Ton avis est de trop.

Elle marchait dans la rue

Devant un inconnu

Qui la siffle comme un con

Bah non, non, non, non

C'est pas la taille du tissu

Qui t'donne le droit absolu

De disposer d'notre cul

Non, non, non, non !

C'est pas une invitation

Quand j'me balade en talons

J'veux juste prendre de la hauteur

Vers un monde meilleur

J'veux rentrer tard ou très tôt

Sans croiser un gros macho

Persuadé qu'si j'suis seule la nuit

C'est qu'j'ai besoin d'lui.

Et arrêtez d'vous cacher

Derrière un "Moi, j'ai rien fait"

Personne n'en a douté

Non, non, non, non

Par contre les gars, oubliez

Fleurs, soutif rembourré

En cadeau d' "not' journée"

Non, non, non, non I

Y'a peut-être bien d'autres droits

Pour lesquels on se bat

Que d'avoir la peau crémée

Ou des seins mod'lés 

Viens plutôt brandir le poing

Et t'assurer que tes copains

Sont aussi militants que toi

Ça nous soulagera

(Goguette interprétée par Patrick Denieul et Simon Robert)

Lui   C’est étrange, je ne sais pas ce qui m’arrive ce soir

        Je vous regarde comme pour la première fois

Elle   Encore des gens, toujours des gens, les mêmes gens

Lui   Je ne sais plus comment vous dire

Elle   Rien que des gens

Lui   Mais vous êtes des piliers de bar

        Avec qui je ne cesserai jamais de boire

Elle   Des gens faciles, des gens inutiles

        Qui n’aiment pas l’eau

Lui   C’est pas d’hier et ça continuera demain

Elle   Jamais d’eau

Lui   De toujours mes seuls coéquipiers

Elle   Mais c’est fini le jus de fraise

        Les fûts de bière se vident aussi

        Quand on les a servis

Lui   Tu es comme le vin qui fait chanter les ivrognes

        Et dessine de la couperose sur leur trogne

Elle   Mirabelle, Picon, Fernet Branca

Lui   Par moments je ne me souviens pas

Elle   Merci, moi je n’oublie pas

        Mais tu peux bien t’en servir un autre

        Un petit rouge pour soigner ton arthrose

        Moi le tanin enrobé d’anthocyane

        Se pose sur ma bouche et me tâche la membrane

Lui   Un alcool encore

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Juste un doigt

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Un demi

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   De l’alcool pur

Elle   Alcool, alcool, alcool, alcool, alcool

        Et encore de l’alcool pour tous ces gens

Lui   Voilà mon destin me saoûler

        Me saoûler avec tous ces gars

Elle   Encore des toasts, toujours des toasts

         Les mêmes toasts

Lui   Comme j’aimerais que tu m’dises « à la tienne »

Elle   Rien que des toasts

Lui   Que tu trinques au moins une fois

Elle.  Des gens alcooliques plein com’ des barriques

        Qui n’aiment pas pas l’eau

Lui   Tu es mon lait fraise défendu

Elle   Oui, si peu d’eau

Lui   Un seul vin blanc et c’est Byzance

Elle   Rien ne t’arrête quand tu commences

        Si tu savais comme j’ai envie

        D’un peu d’abstinence

Lui   Tu es pour moi la seule Muse… Hic !

        Qui met du sucre dans ma liqueur de prunes

Elle   Mirabelle, Picon, Fernet Branca

Lui   Si le Bala Bala n’existait pas je l’inventerais

Elle   Merci, mais pas moi

        Mais tu peux bien y aller avec une autre

        Qui aime la liqueur de prunes

        Moi le tanin enrobé de polyphénol

        Se pose sur ma bouche et ces tâches me rendent folle

Lui   Encore un toast au Bala Bala

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Trinque avec moi

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Un demi

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Ou de l’alcool pur

Elle   Alcool, alcool, alcool, alcool, alcool

        Et encore des toasts que tu portes avec les gens

Lui   Un chouchen miel

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Vodka caramel

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Vin naturel

Elle   Alcool, alcool, alcool

Lui   Tequ’paf au sel

Elle   Alcool, alcool, alcool, alcool, alcool et encore de l’alcool

        Au Bala Bala

Goguette chantée par Asiri et Marie

Asiri : Fatiguée de toujours te dire : « Écoute-moi »

J'me demande si un jour tu m'entendras

Wesh Maman, moi j'attends une réponse de toi

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Marie : Fatiguée de toujours te dire : « Dépêche-toi »

J'me demande si un jour tu le feras

Oui, ma fille, j'aim'rais que tu décroises les bras

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Asiri : Je t'entends, je te sens, je te vois qui ronchonne

Tu m'demandes de m'presser mais c'est ton portable qui sonne

Combien d'temps tu vas mettre à raccrocher c'téléphone

Si ça s'trouve au bout du fil ... il n'y a personne

J'fais finir par me dire qu'tu préfères ce machin

A ta fille qui te demande seulement un câlin

Depuis ce matin, t'as envoyé combien de mails

« Professionnels ? »

« Essentiels ! »

Fatiguée de toujours te dire : « Écoute-moi »

J'me demande si un jour tu m'entendras

Wesh Maman, moi j'attends une réponse de toi

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Marie : Fatiguée de toujours te dire : « Dépêche-toi »

J'me demande si un jour tu le feras

Oui, ma fille, j'aim'rais que tu décroises les bras

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Tu veux inviter ta copine ...

Mais faut qu'ta chambre soit plus clean ...

Tu m'dis que tout est fini mais t'as tout poussé sous le lit

C'est comme ça qu'tu obéis ?

Tu veux aller t'prom'ner, j'ai pas fini d'travailler

Il faut qu'je remplisse cette montagne de papiers

On ira dès qu'j'aurai fini – Toi, t'en as ras-le-bol

T'aimes quand ça bouge, qu'on cuisine, qu'on bricole

Asiri : Rien à faire d'arriver en retard à l'école

Du moment qu'on a eu l'temps de fabriquer cette babiole

Lâche ta montre et prends du carton, du scotch, d'la colle

Marie C'est pas qu'j'veux pas, c'est juste que je n'ai pas le temps !

Non, non, non, non, non, non

Les deux : Gna gna gna gna gna gna...

Asiri : Fatiguée de toujours te dire : « Écoute-moi »

J'me demande si un jour tu m'entendras

Wesh Maman, moi j'attends une réponse de toi

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Marie : Fatiguée de toujours te dire : « Dépêche-toi »

J'me demande si un jour tu le feras

Oui, ma fille, j'aim'rais que tu décroises les bras

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Asiri : J'écouterai tout, j'te le jure

Dès qu'j'ai finis ma coiffure

Et enfilé mes chaussures, sûr, sûr

Marie : On ira, je te le jure

Dès qu'j'ai payé les factures

Mis d'l'essence dans la voiture, sûr, sûr

Asiri : Fatiguée de toujours te dire : « Écoute-moi »

J'me demande si un jour tu m'entendras

Wesh Maman, moi j'attends une réponse de toi

J'compte jusqu'à trois…

1, 2, 3

Marie : Fatiguée de toujours te dire : « Dépêche-toi »

J'me demande si un jour tu le feras

Oui, ma fille, j'aim'rais que tu décroises les bras

J'compte jusqu'à trois…

Les deux : 1, 2, 3 !