La complainte de l'assistée (Christine Engrand et ses frais de mandat)
Autrefois les assistés
C’était les chômeurs
Qu'ont d’l’argent sans travailler
Sans dur labeur
Maintenant c’est plus pareil
C’est moi que l’on presse
A justifier mes maladresses
On me glisse à l’oreille
Eh, Christine
Tes frais d’mandat
Dis, t’en as fait quoi?
Les frais d’obsèques
De ma mère à Dunkerque
Quelques copeks
Pour ma voiture perso
Une assurance
En cas de défaillance
Et par prudence
Des smartphones à gogo
Et comme je suis seule
Oui comme je suis single
Je me suis abonnée
À Tinder l’autre été
Bref pas grand chose
Ce à quoi on m’oppose
Que dix mille euros
Y paraît qu’ça fait trop
Autrefois j’étais médecin
C’était la belle vie
Au moins là je gagnais bien
Pas comme à Paris
Maintenant qu’j’suis députée
C’est short, c’est short
Neuf mille balles d’indemnités
J’vis comme un cloporte
Eh, Christine
T’es grillée…
Va falloir rembourser…
Les frais d’obsèques
La pension de mes clebs
Et c’est annexe
Les pneus de mon auto
Mais sans Tinder
J’vais finir comme ma soeur
Vous n’avez pas de coeur
J’ai vraiment pas de pot
C’est même pas de ma faute
C’est arrivé à d’autres
Confondre sa carte perso
Avec celle du boulot
Bon dans mon cas
Le boulot c’est l’Etat
Moi j’savais pas
Qu’on n’se sert pas comme ça
Depuis septembre
Octobre et puis novembre
J’quitte pas ma chambre
J’ai quasi tout séché
Les réunions
Et les convocations
Pour la bonne raison
Que je suis en arrêt
Moi la pourfendeuse
Des assistés, ces pleureuses
Qui touchent sans travailler
Et bien il se pourrait
Qu’on vous explique
Comme j’ vis d’argent public
Qu’l’assistée qui n’va pas
Au boulot ben c’est moi
L’assistée qui n’va pas
Au boulot ben c’est moi
L’assistée qui n’va pas
Au boulot ben c’est moi